Bientôt une salle apparue...ils étaient enfin pour de bon dans la mine. Dans la pièce, une dizaine de guerriers supplémentaires attendaient anxieusement. Une table était dressée avec de quoi se restaurer. Caladarion se servit du vin puis d'assit sur un banc de pierre...

Ce qu'il avait fait était grave et le condamnerait certainement à mort.

"Reine Himura. A mon idée, vous restez une déchue. Je ne vous aide que parce que Oromë est un danger. Une fois que la menace aura été éliminée, chacun retournera de son côté."

Natalya resta debout de l'autre coté de la table, en face de Caldarion. Elle ouvrit à demi ses ailes et les referma. Une plume tomba à ses pieds. Depuis la bataille elle ne les avait pas ouverte complètement et elle en souffrait. L'emprisonnement lui avait fait beaucoup de mal.
Lançant un regard appuyé à Aldarion pour qu'il ne fasse pas de remarque, Natalya posa ses poings fermé sur la table.

-Orome est allé trop loin. Il est devenu bien trop imposant pour les anges et s'il représente une menace pour vous et vos semblables, il en représente une immense pour mon royaume. Je vous remercie de m'avoir libéré de mes chaînes. Et je comprends que vous ne souhaitiez pas être allié avec moi jusqu'au bout. Orome va tout faire pour nous tuer. Il n'écoute déjà plus Dieu et bientôt la contrée sera en flamme.
Mon devoir est de retourner sur mes terres afin de réunir le Grand Conseil et préparer une nouvelle guerre.

Natalya avait appuyé ce dernier mot. Elle déclarait la guerre aux anges.

Caldarion secoua la tête...

"Je crois que vous n'avez pas comprit la puissance qu'Oromë a atteint. Il a réussit à outrepasser la volonté divine sans mourir dans l'instant. Pour un ange c'est possible, il est alors déchu, pas pour un Archange. Si Dieu n'a pu le tuer à ce moment même, c'est qu'Oromë a atteint un niveau de puissance qui lui permet de défier Dieu et de bloquer Son très saint pouvoir. C'est la seule explication qui me semble possible.

De plus, Oromë a rassemblé une armée gigantesque, qui comptera plusieurs dizaines de millers d'anges. Nulle troupe ne pourra s'opposer à lui. Et les Archanges qui le servent croient qu'il est bel et bien du côté de Dieu. Si vous combattez, vous serez écrasés, car Oromë sait mener des guerres plus difficiles que celle à laquelle il se prépare.

D'après moi, s'il utilise sa technique habituelle, il comencera par les Royaumes les plus faibles...et qui est plus affaibli que les Nains? La mine sera envahie dans moins de quelques jours."

Caldarion avait regardé avec tristesse Arzok. Les Nains ne quitteraient leurs terres. Et Oromë ne ferait pas de pitié.

"Nous devons partir, reine. Les anges se réunissent déjà certainement en vue de commencer leur conquète."

Èlendir se tenait debout, les bras croisés, son sac posé à ses pieds. Ils écoutaient tout le monde parler autour de la table. L'heure était grave et ils étaient tous en danger. Tout ce qu'il avait imaginé s'était produit... Du sang coulerait encore sur Nélendark.

- Oromë peut combattre le pouvoir du Divin mais le peut-il face au Diable ?! Fuir est la dernière chose que nous devrions faire. Rassemblons une armée, élevons nous contre lui. Il est puissant mais seul, nous sommes faibles mais unis.

En même temps qu'il parlait, Èlendir tournait autour de la table et de ses occupants. Il les regardait un à un et on y voyait le même regard. En regardant ses bracelets en métal d'archange, dêrement acquis, Èlendir aperçu ses brulûres. Un sourire de gloire se dessina sur ses lèvres et sans parler il saisit Natalya par le bras et l'enmena plus loin, assez loin pour n'être pas entendus...

-Otes ta main !

La réaction de Natalya fut surprenante. Au lieu de se laisser entraîner par Elendir, elle s'était retiré de l'étreinte de la main de celui-ci les yeux enflammés et les ailes menaçantes. Ses paroles avaient résonnées dans la grotte et l'écho lui renvoya ses paroles.

Èlendir fut surpris, comme tout le monde. Son air pensif se transforma en air méchant.

- Je te prie de bien m'écouter Natalya. Ce que je te demande est un service et ce que je dirais est sans détour... Nous devons sauver le royaume, même si je ne suis plus considéré comme faisant partie de cette contrée. Si tu n'accepte pas ce que je dis, alors je n'ai plus rien à faire avec vous...

Èlendir fixa Natalya dans les yeux, un peu osé, mais il le fallait. Puis il s'avança de plus près et lui murmura ses pensées...

Son visage s'adoucit, il en fut presque triste.

-...Excuses-moi... murmura-t-elle dans un souffle.

Elle s'éloigna faisant signe à Elendir de venir lui dire ce qu'il avait à dire. Lorsqu'elle revint suivit d'Elendir, elle ne laissait paraitre sur son visage qu'une angoisse croissante. Elle demanda à Caldarion:

-Quelles forces nous reste-t-il ?

Natalya regarda Arzok puis revint sur Caldarion.

-Je retourne à la Tour.
Aldarion, Elendir, Aeris et Liane sont libres de m'y suivre. Si nous ne sommes pas en sécurité ici, nous devons partir. Je refuse de me cacher. De toutes manières, nul endroit ne sera plus en paix désormais.

Natalya plongea ses yeux noirs dans les siens avec cette lueur argenté qui caractérisait tant ses émotions. Ce n'était là ni la peur, ni la douleur; ce n'était pas non plus une envie meurtrière qui animait sa pupille. Non. C'était cette farouche volonté de se battre jusqu'au bout pour ce qu'elle aimait. L'ange noire fit le tour de la table et s'appuyant sur celle-ci, elle mis son visage à quelques pouces de celui du Séraphin.

-Je ne laisserais pas mon pays tomber entre les mains d'Orome.

Citation :

-Je ne laisserais pas mon pays tomber entre les mains d'Orome.

Dans ce cas ma reine laissait moi rameuter les villageois.

Liane fit un pas en avant, droite et fière telle une guerrière. Rares étaient les personnes qui l'avaient vraiment vu combattre et il était temps, elle ainsi que tous les habitants de réagir pour faire face à la menace.

Leurs force seront maigre et nul doute que beaucoup périront mais c'est avec honneur qu'ils voudront défendre leurs royaumes. Aucun d'entre eux n'était venus pour défendre la tour du fait de la soudaineté de cette guerre mais ils voudront participer à celle là.

Liane savait que ces paroles n'enchanterait pas Natalya, cette reine qui voulait préserver son pays et ses habitants.

Ma reine laissez moi partir, je reviendrais au plus et avec le maximum de personne. Ils ne vous abandonneront pas! et leur pays non plus!

"Seul? Oromë est seul avec ses milliers de guerriers. Et pire, je le crains : il a fait fermé une salle où nous élevions autrefois des Dragons Célestes. je ne sait pas ce qu'il y a caché, mais nul ne pouvait s'approcher.

Il vous vaincra si vous tenter de la battre par les armes, car son armée sera invincible. Songez : vos Royaumes sont épuisés à cause de la dernière guerre. Ses troupes sont renouvellées et renforcées. Il est plus puissant que jamais. Si vous résistez, il vous écrasera, si vous ne résistez pas, vous serez réduits à l'esclavage.

Reine, si vous choisissez de vous battre, moi et mes anges formerons votre garde personnelle si vous l'acceptez. C'est tout ce que nous pourrons faire."

Aldarion restait silencieux à coté d'Aéris. Il avait été surpris par l'attitude de Natalya même si au fond de lui il l'avait été agréablement...Il suivit des yeux Elendir et lorsqu'il revint avec Natalya, il ne pu cacher la lueur de mépris dans ses yeux.

Citation :

-Je ne laisserais pas mon pays tomber entre les mains d'Orome.

L'elfe n'en n'avait pas moins attendu de sa reine. Il s'avança pour parler mais Caldarion et Liane le devancèrent. Ainsi tous se ralliaient à la cause de l'ange déchu.

-Ma Dame, je n'ai pas besoin de prononcer de discours. Je vous ai juré de vous suivre jusqu'à la mort et je le ferais. Vous n'êtes pas seule. Les anges les plus nobles et saints sauront voir en vous une âme pure, votre peuple vous suivra, vous avez des amis, des alliés dans la contrée et tous les peuples libres. Tenez, prenez ceci.

Aldarion sortit de sa poche un petit sifflet d'argent qu'il tendit à Natalya.

-Une amie m'a remis ceci pour vous. Les êtres de la foret vous suivront si vous les appelez.

Natalya fut surprise par l'intervention de Liane. Mêler à la guerre le peuple qu'elle souhaitait protéger aurait dut lui faire peur mais elle sourit à la tavernière et lui posa une main sur l'épaule.

-Eh bien je pense que cette fois nous n'avons pas le choix. Si les peuples veulent survivre, ils devront se battre avec ou contre nous.
Liane je te laisse partir. Demande aux femmes, aux enfants et aux vieillards de se préparer à partir pour la contrée annexe. Ils doivent se rendre à Galynn la contrée voisine. Orome l'attaquera sûrement s'il réussi à s'emparer de Nelendark mais ils seront en sécurité un moment.
Demande à tous les hommes disponibles d'aller dans les réserves prévues en cas de guerre. Je vais aller à la Tour et je viendrais voir où en sont les préparatifs.

Natalya se tourna vers Caldarion après avoir écouté ses avertissements.

-Que l'on résiste ou pas, Orome ne fera pas de prisonniers. A quoi pourraient lui servir des esclaves ? Ils n'en n'a peut etre pas déjà assez ?
Non, je pense que si nous voulons avoir une chance, il nous faudra agir avec ruse et frapper fort là où il ne nous attendra pas.
Caldarion, votre aide est la bienvenue.

Aldarion parla et lui tendit un sifflet. Natalya lui sourit et mis le sifflet autour de son cou.

-Merci Aldar...Je pense que l'espoir ne nous quittera jamais tant que des cœurs comme les votres continuerons de battre.
Et maintenant partons.

L'ange noir déploya ses ailes et vola jusqu'à Arzok.

-Maître nain, si vous souhaitez vous joindre à nous, vous serez les bienvenus également. Je ne saurais que trop vous conseiller de quitter ces mines. Je crains pour vous et votre peuple.

Une main sur le cœur, Natalya salua Arzok.

-Puissiez-vous survivre à cette guerre afin que vos ouvrages et votre bravoure restent les emblèmes de la montagne.

Liane s'inclina devant la reine et se tourna vers les nains.

Maitres nains, pouvez-vous me conduire à la sortie?

L'un d'entre eux se dévoua et la reconduit à l'entrée de la mine. Liane le remercia et prit le chemin de Briskel à vive allure, déterminée à réunir autant de gens qu'il était possible.

Caldarion passa son glaive sur l'épaule.

"Venez madame, nous allons vous accompagner jusqu'à Glanderk."

Il se tourna vers ses troupes.

"Dispostion en éclaireurs sur les flancs, en avant garde et arrière garde. Capitaine, je vous laisse vous en cherger."

Puis il regarda Arzok. La réponse du Nain se faisait attendre, et à son air, elle n'était pas celle que tous espéraient.

Arzok regarda ses mines, ses tunnels que ces hommes et lui avaient creusés, nettoyés, décorés. Ils y avaient enterrés des proches, des amis, des frères...

"Non, madame, nous ne quitterons pas nos Mines. Si nous les laissons à Oromë, il détruira les statues de nos dieux, violera les sépultures des nôtres. Rien n'est plus important pour un nain que sa mine, car c'est là qu'il nait, grandit, vit, meurt et est enterré. Nous nous batterons, et tant pis si nous devons périr. Nous ferons payer à cet Archange de malheur cent fois le prix de notre peau! Il va voir pourquoi les nains sont réputés pour être des guerriers terribles lorsqu'ils sont acculés!

Partez, madame, dépéchez vous, car nous devrons bientôt activer nos pièges et nos runes. Ce soir, je crains que les murs de nos mines ne soient rouges!"

Natalya jeta un regard triste à Arzok.

-Je m'y attendais... J'espère de tout cœur vous revoir un jour, loin des malheurs et de la guerre.

L'ange noire fit signe à Aéris pour qu'elle porte Aldarion. La Tour n'était pas si loin mais ils iraient beaucoup plus vite par la voie des airs.

-Elendir, tu as la clé de ton projet en mains. Ne t'aventure pas trop dans les limbes: elles sont sombres et dangereuses. Je te laisse prendre en mains ton destin et une partie de celui de la contrée. Ne me déçois pas.

Sur ces paroles énigmatiques, Natalya déploya ses ailes et, accompagnée des anges de Caldarion, d'Aeris et Aldarion, elle se rendit à la Tour Glanderk.

Èlendir souffla, souffla d'un air déçu, triste, accablé. Tout allait bientôt se jouer, le destin de Nelendark était entre leurs mains. Il avait eu de Natalya ce qu'il avait toujours voulu mais à quel moments ? La guerre, plus sanglante que jamais, allait éclaté.
Il les regarda s'envoler, comme si il ne les reverraient plus jamais. Tout trahissait en lui, la peur, pour la première fois, il avait peur...

- Seigneur Nain, toi le grand Arzok, qui c'est déjà battu pour Nelendark, que tes dieux soient avec toi. Protégez-vous bien, le mal arrive, plus perfide que les démons...

Sans attendre, Èlendir se mit à courir en direction de la sortie, par là où était passée Liane. Un dernier regard puis s'était fini, et tout commençait...

Le Nain n'eut pas le temps de répondre, mais malgré que l'homme soit déjà loin, il lui cria :

"Nul ne me nomme Seigneur! Tous mes compagnons sont libres, car je ne suis qu'un Nain qui se bat pour les siens et ce que son coeur lui dit être bon."

Il attendit un peu et murmura.

"Adieu, madame, que les dieux vous gardent."