Hrp : Je réponds juste aux paroles d'Aldarion (pas trop le temps), le combat se passe comme lui le décrit.

Aldarion dit :

Citation :

Je savais qu'un jour tu serais notre ennemi déclaré ! Natalya aime trop ses principes pour avoir pu discerner en toi la folie ! Tu me dis que tu n'es pas un traître ? Ha ! Tu n'as peut-être pas prêté allégeance à notre reine mais tu l'as aidé, tu a été à ses côtés alors que je n'étais pas là, tu as marché avec elle dans la guerre causée par Kendra à Glanderk ! Tant d'actions et pour quoi ?! Pour finalement dénoncer tes compagnons à Oromë, pour venir ensuite demander pardon et pour faire croire à la reine que tu étais partit chercher de l'aide pour lutter contre les Anges !

- Je l'ai aidé parce que mon jugement me le permettait, parce que c'est en elle que je croyais le plus et parce qu'elle le méritait... Mon cher Aldarion, tu ne m'a jamais porté très haut dans ton cœur mais il en n'ai pas de même pour moi car je ne t'ai jamais estimer. Je suis libre comme le vent, sincère comme les saisons et c'est en cela que je suis différent de toi. Tes actes son obscurcit par ses sentiments qui rendent l'homme si faible. Fais abstraction de tout cela et tu te rendra vite compte du méandre qui nous sépare...

Ne-crois tu pas qu 'Oromë était au courant que nos compagnons était aux portes de sa cité ? Ne crois-tu pas qu'il savait ce qu'il se préparait ? Je n'ai fait que sauvé la vie de nos amis car c'était la vie de ta reine qui était en jeu. Et là je dis que tu es stupide Aldarion, stupide d'avoir voulu croire qu'un tel plan aurait fonctionné et que m'a traîtrise était le fond de ma pensée. Natalya est là à tes côtés et ce bat pour cette terre et tu devrait m'en remercier...

Par contre moi, j'ai tout à vous en vouloir. Je suis parti chercher de l'aide, je suis parti dans un pays lointain où la plupart des hommes ne reviennent jamais. Où étiez vous quand j'avais besoin de votre aide ? Où étiez vous quand ma vie était en danger ? Où était elle ta reine pour me secourir ?
J'avais pu réunir des peuplades des contrées éloignées à ma cause mais Oromë m'avait déjà repéré. Il ne m'a rien promis mais il m'a éclairé. Tu devrais savoir que je n'attache plus grande importance à ce monde et qu'il n'est rien qu'on puisse me trompé. J'ai fais mon choix par la seule volonté de mon âme.

Ne te compare plus jamais à moi ! Toi tu sais où es la place que l'on t'a assigné et comme les toutes les bêtes d'un troupeau tu ne fais que suivre la marche. La paresse et l'ignorance sont le grand défaut des "êtres" comme toi !!! L'existence est bien plus savoureuse que ça Aldarion et il serait grand temps que tu libère ton esprit. Moi sale humain, je toucherais le ciel par ma volonté.

Èlendir sentit que les blessures de l'elfe ne s'étaient pas complètement soudées. Son corps de golem brûlait face à lui et il le combattait avec rage.
Slike eut vite fait d'en terminer avec les Ensis. Aussitôt il se rua sur le côté de l'elfe et l'envoya quelque mètres plus loin.
L'alchimiste tapa une seconde fois son marteau, pour dissiper les troupes ennemies...

[HRP/ Excusez-moi si j'écris beaucoup ^^ /HRP]

Un Ange se mit en travers de son chemin. Natalya ne s'arrêta pas. Une gerbe d'étincelles jaillie, le poignard d'Erone rencontra l'épée angélique, glissa le long de sa lame et percuta la garde en un unique coup qui la brisa nette. La main de l'Ange fut atteinte et le temps qu'il pousse un cri, ses yeux furent aveuglés par son propre sang.

Rien ne l'arrêterais plus désormais.
Rien ni personne ne pourrait l'empêcher d'atteindre son objectif.
Rien, hormis la mort.

Elle esquiva une flèche, pris appuis sur un Ange blessé et évita une épée en déployant ses ailes. Sur une vingtaines de mètres la lumière disparue laissant place à une obscurité que même les yeux des Elfes ne pouvaient percer. Des cris retentirent et la lumière terne du soir revint laissant voir Natalya qui s’envolait plus loin. En une quinzaines de secondes, elle avait tué cinq Anges…
L’Ange aux ailes noires frôla un boulot puis un chêne dont l’écorce était maculée de sang. Elle pris appui sur son tronc massif et percuta de plein fouet un Séraphin qui se jetait sur un Elfe. Atterrissant contre un autre chêne, une de ses ailes craqua lugubrement alors que Natalya s’en servit comme bouclier. Profitant de l’effet de surprise et du choc, la jeune femme lui enfonça son poignard sous le menton et le retira en le tournant sur lui-même. Ses yeux fixèrent ceux du Séraphin agonisant et la lueur qu’elle y perçut lui rappela celle qu’elle avait déjà vu à la chute du Vithil…La reine laissa l’Ange tomber au pied de l’arbre et elle se rendit compte dans le même temps que la lame du poignard n’était jamais souillée contrairement à ses mains.
Elle s’envola vers la cime du chêne et arriva vers les plus hautes branches avant la cime. D’un mouvement de ses deux mains, elle fit tomber une centaine de feuilles et s’élança vers quatre Anges dans une bourrasque déconcertante. Les feuilles génèrent leur vue et giflèrent leurs visages tandis que Natalya se jetait sur eux. Dans le tourbillon de vent et de feuilles, ses cheveux noirs se soulevant à chaque mouvement, l’Ange déchue enleva la vie aux quatre guerriers célestes sans mal.
Lorsque le dernier Ange s’écroula au sol, la dernière feuille tomba avec lui. Natalya déplia de nouveau ses ailes mais elle resta un instant sur place au milieu des corps pour reprendre son souffle. C’est alors qu’elle entendit des flèches siffler et, le temps qu’elle se retourne et en brise une de son poignard, trois s’encrèrent dans sa chair. Un Ange et un Séraphin se jetèrent sur elle après avoir sortit leurs épées et abandonné leurs armes à distance. Natalya égorgea le premier après avoir esquivé de peu son estoc et éloigna son corps sanglant d’un coup de pied sur le sternum. Le second lui porta un coup vers le flanc droit mais elle réussit a esquiver l’attaque en sautant sur le côté au-dessus de la lame angélique. Elle atterrit en genoux au sol après avoir roulé avec un cri de douleur : elle venait d’enfoncer une des trois flèches un peu plus profondément dans son dos et d’en casser la tige. D’un coup précis, elle lacéra la cheville de l’Ange puis frappa la terre de son poing gauche. Celle-ci se souleva brusquement sous les deux guerriers entraînant la chute de l’Ange. Sans lui laisser le temps de se redresser, Natalya lui sauta dessus et lui entailla le bras en voulant l’attraper par le poignet. Le Séraphin se débattait comme un fauve mais il avait du lâcher son épée pour retenir le bras de la jeune femme. Il tenta de lui briser le poignet droit mais la reine fit pivoter le poignard de ses doigts et il se coupa deux doigts de manière horrible. Un coup de poing et un passage de la lame sombre du poignard sur son visage eurent raison de lui…elle avait eu de la chance…

Le souffle court, Natalya regarda autour d’elle. Il n’y avait plus grand monde dans cette zone à part un groupe de Drows et quelques Elfes qui se battaient contre un petits nombre d’Anges.
Trois Elfes accompagnés d’un homme arrivèrent et saluèrent la reine.

- Dame Natalya nos troupes reculent ! Nous ne pouvons pas tenir l’orée !

Il auraient voulu l’aider à se relever mais même dans une telle situation, ils n’osaient pas la toucher. D’un regard, Natalya invita l’Homme à approcher.

- Aide-moi à enlever ces pointes…

L’Homme fut complètement submergé de peur à l’idée de faire du mal à la reine mais la situation ne lui permettait pas de perdre du temps en bégayements. D’un geste sec, il enleva la flèche qui c’était figée derrière l’épaule droite de l’Ange. Natalya serra les dents mais aucun cris ne sorti de sa bouche. Il enleva ainsi la seconde flèche plantée dans son aile gauche mais il ne pouvait pas enlever la pointe brisée et profonde dans son dos. Les Elfes s’approchèrent mais la reine les arrêta.

- Merci. Inutile de perdre plus de temps. Rejoignez les autres et tentez de tenir encore un peu. Reculez si vous ne pouvez faire autrement mais ne fuyez pas les combats.

Natalya s’envola laissant les guerriers repartir.
Enfin, elle voyait l’orée proprement dite, et là-bas, le carnage était indescriptible…

La bataille semblait très mal partie pour les Peuples Libres... Même si les pertes des anges avaient été lourdes comme dans peu de batailles de leur histoires, il savaient que la victoire était proche, il leur suffisait de ne pas laisser leurs ennemis se reposer, d'augmenter la pression...

A ce moment, les Eventreurs Saints menés par Requiem poussèrent en avant, formant un coin dans les rangs de plusieurs races mélangées, de façon à encercler une partie des troupes.

Oromë fut blessé plusieurs fois, mais jamais gravement. AUtour de lui, des dizaines de guerriers étaient morts, agonisants ou destinés à périr. Puis il vit la Reine. Lançant un sort devant lui, il tua des dizaines d'ennemis et d'alliés, juste pour se faire un chemin, pounr atteindre la reine. Nul ne put s'opposer à sa colère, car il avait vu mourir l'un des Séraphins et cela lui avait fait grand mal. Il était en colère d'avoir perdu l'un des Gardien de son Trône.

"Himura! Regarde ton oeuvre, vois ton peuple périr! Tu n'as pas voulue te rendre, adorer mon nom? Pour cela tu es prête à laisser mourir tous les tiens!"

Elle le vit.
Sa haine redoubla à ses paroles. Comment osait-il parler de pertes, de morts ?! Lui ! La seule cause de tout ces massacres sur ses terres !
L'Ange noire atterrit et enjamba les corps des victimes de son ennemi jusqu'à arriver à quelques mètres de lui. Sa main, crispée sur le poignard d'Erone, tremblait. Il était là, en face d'elle. Elle mourrait d'envie de lui planter l'arme parfaite dans le coeur, si seulement l'Archange en possédait encore un...

- Si les miens meurent, ce n'est pas de ma faute.

Cette fois, l'abattement moral ne marcherait pas sur elle. La reine était bien trop résignée à se battre: ce serait lui ou elle.
Cette fois, elle ne s'attendait réellement pas à survivre au combat. Les peuples libres reculaient. Les peuples libres mouraient. Nelendark rendait peu à peu l'âme. Elle mourrait avec.
Son ultime but en cette sombre journée de guerre, était de blesser l'Archange avant de périr enfin.

- Comment pourrais-je adorer un nom que je ne saurais voir ? Comment pourrait-on adorer un dieu dont on réfute l'existence ?

Natalya avança, tremblant de tout ses membres. Elle sentait sa tunique blanche maculée de sang se coller à sa peau et ses yeux d'un bleu éclatant se brumèrent de larmes de haine.

- Jamais je ne me rendrais !

L'Ange attaqua Oromë pleine de furie...

Oromë pensa un instant la tuer sur place. C'eut été si facile : un coup furieux porté au dernier moment. La longueur de la lame aurait tranché le crâne de l'ange sans difficulté. Mais ce n'était pas cette victoire qu'Oromë voulait. Il se contenta debloquer le poignard de son épée...
Il remarqua alors la beauté de l'arme... Un poignard merveilleux... Parfait. Mais dans des mains imparfaites pour le manier...
L'Archange fit pivoter la lame sur celle de son ennemie, la lame du poignard vint se poser sur sa garde et celle de l'épée sur la main de Natalya. Oromë sourit à l'ange puis fit glisser violement la lame, tranchant les tendons de la main. Le Poignard chuta au sol.

"Pourquoi confier une telle arme à un être incapable de la manier? Regarde moi dans les yeux, Himura. Ce soir, il n'y aura plus de peuples libres, ce soir je ripaillerai dans la ville des elfes, servis par des exclaves de tous les peuples... A moins que tu ne fasses ce que tu as refusé un instant encore : te rendre, pour sauver les tiens. Choisis vite, car il sera trop tard."

La douleur fut atroce. Natalya lâcha le poignard en hurlant. Son sang coula le long de son bras meurtri que tenait l'Archange d'une poigne de fer. Elle leva les yeux vers les siens. Son visage était si près...Oromë était beau, beau mais fou, beau mais possédé par un démon.
Natalya se sentit vidée de ses forces et dans ses yeux une lueur argentée commençait à se mélanger à son iris bleu.

- Je ne suis pas idiote...Oromë...Si je me rends, tu arrêtera peut-être le massacre mais tous seront tes esclaves. Si...Si quelqu'un ou Dieu ne t'en empêche pas...

L'Ange avait du mal à articuler. Ses yeux étaient baignés de larmes et son corps se vidait lentement avec douleur de son sang. Des voix commençaient à murmurer autour d'eux et particulièrement dans la tête de l'Archange mais, contrairement à leur première rencontre au cimetière, les forces de Natalya ne permettait pas aux damnés de faire entrer leur voix entière dans l'esprit d'Oromë.

- Que je me rende ou non, le résultat sera le même...Tu n'es qu'un assassin...

Oromë sourit... Ce coup-ci, la victoire serait sienne... Rien en l'empêcherait de gagner... Si : la mort d'Himura, sa mort maintenant. Certes, il emporterait la victoire militaire, mais ce ne serait pas tout à fait la victoire qu'il cherchait. Et vu que l'ange déchue se vidait de son sang, sa victoire totale s'écartait. L'Archange posa son pouce sur la plaie et y imposa son pouvoir - non pour soigner les tendons, mais seulement les veines. Et vu qu'il ne désirait pas se fatiguer pour son ennemie, c'est dans les réserves de celle-ci qu'il tira l'énergie nécessaire pour ce pouvoir, une magie non-incantée donc très demandeuse en énergie.

Himura encore plus affaiblie, mais consciente, Oromë savait qu'il augmentait ses chances de victoire...

"Ecoute moi, Himura. Vous avez déjà perdu, il y a des morts par centaines et par milliers et si tu refuses la reddition, il y en aura encore plus. Je suis déjà victorieux, mais crois-tu que je désire mettre à mort des millers d'autres personnes. Rends toi! Alors les survivants auront la vie sauve, ils ne seront pas mes esclaves mais mes fidèles et enfin ils vivront dans la lumière unique du vrai Dieu... ça ou la mort... Vas-tu les sacrifier tous parce que tu refuses une reddition honorable? Vas-tu les sacrifier pour mourrir reine?
Car aujourd'hui, nul ne peut plus s'opposer à mon règne universel et éternel!"

L'Archange envoya alors une série d'image à Himura. Des peuples de toutes races, heureux, vivant dans la lumière d'un Dieu juste, un monde sans guerre, sans mal, où tous vivaient dans la foi... Les suivantes étaient celle de ruines, de mort, un monde où les races périclitaient, malgré les efforts de leur dieu pour les sauver, et tous maudissaient le nom d'Himura car son orgueil les avait mené à cette extrémité où leur disparition était assurée.
Des images totalement créées dans l'esprit malade d'un fou, mais suffisement réelles pour paraître comme l'annonce d'un futur...

Natalya sentit ses forces l'abandonner. Pliée devant Oromë, elle résista mais bientôt un de ses genoux toucha terre et l'autre suivit. La reine allait rire, un de ces rires nerveux que l'on a lorsque quelqu'un vous sort une absurdité sans nom. Mais Oromë lui envoya des images en pénétrant dans son esprit...Des images de joie puis des images de mort...
Les larmes de l'Ange aux ailes noires coulaient le long de ses joues sans qu'elle ne puisse les retenir. Elle pleurait à la fois de douleur physique et de douleur morale. Ce qu'elle voyait pouvait être l'avenir, un avenir qui serait horrible si elle ne se rendait pas maintenant.

Sa respiration, déjà plus rapide que la normal, s'accéléra comme quelqu'un qui souffre d'une blessure mortelle. Elle vit la beauté d'un monde de foi, la joie sur les visages des peuples puis la servitude d'un monde dominé par un tyran, la peur et la pitié...
Mais dans sa tête les images devinrent plus sombres, moins distinctes...Comme si un voile noir commençait à recouvrir le mensonge douloureux qui rongeait l'esprit de la jeune femme. Elle ne s'en rendit pas compte mais une force, dont elle n'avait pas le contrôle, éloignait peu à peu les visions.

Soudain, elles disparurent et Natalya ouvrit les yeux qu'elle avait du fermer comme pour revenir à la réalité. Elle tremblait de tout ses membres, presque sans force, elle luttait pour ne pas sombrer dans l'inconscient. La tête baissée, l'Ange vit que son poignard n'était plus à terre...

- Il...Il n'existe pas de vrai Paradis...L'Age d'or est révolu...Tu ne saurais le ramener...un fou ne peut faire renaître ce que Dieu a décidé d'oublier...

Natalya puisa dans se dernière forces et dégaina le poignard qui était revenu dans son fourreau de sa main gauche pour porter un coup à la main de l'Archange qui la tenait par le poignet droit. Peut-être le blesserait-elle ? Dans un désespoir certain, elle avait tenté un dernier coup. Car il était clair qu'elle n'avait plus de force et qu'elle n'était plus qu'une poupée de chiffon.

L'Archange n'eut pas le temps de réagir, trop sûr de sa victoire, il ne vit pas venir le coup qui lui embrocha la main. Malgré la protection de maille, la lame entra dans les chairs de l'Archange avec une facilité incroyable. Trop, en réalité car après la main de l'Archange, c'est le poignet d'Himura que la lame pénétra. oromê rugit de douleur, voulut lâcher l'ange noire pour se défaire de l'arme qui lui infligeait tant de douleur, mais resta cloué à sa proie, aggravant encore sa plaie. Oromë retourna une claque d'une puissance rare à Himura, ce qui la sonna pour de bon puis arracha le poignard de sa main. La blessure saignait abondement, la soigner coûuterait à Oromë une quantité d'énergie énorme. Alors plutôt que de se soigner, il contracta les vaisseaux saiguins tranchés pour empêcher le sang de couler puis se saisit de sa proie.

"Tu vas payer ça, déchue!"

D'un geste, il arracha à l'ange son fourreau pour éviter toute mauvaise surprise puis la chargea sur son dos et s'envola. Ses amnières rappellaient celle d'un barbare qui apès avoir tué une biche la met sur son dos pour ramener de la viande à son village...

L'Archange vola jusqu'à son camp, puis arrivé au niveau du sol se débarrassa de sa prise comme d'un fardeau. Un ange arriva portant un plateau avec un verre et une cruche de vin. L'Archange se saisit de la cruche et en vida prêt de la moitié dont une partie vint souiller son bliaut blanc. Puis il appella un officier.

"Avez vous ce que j'ai demandé?
-Oui, Archange, les coutillers ont ramené ceux qui étaient en état.
-Très bien. Le matériel est-il là aussi?
-Bien sûr seigneur.
-Alors qu'on l'apprète! Je vais montrer à cette reine de pacotille ce que c'est que la contrainte!"

Oromë se retourna alors vers sa proie. Elle gisait encore au sol. Des mages guérisseurs s'affairaient autour d'elle pour s'assurer qu'elle vivrait. Mais ils en faisaient trop au goût de l'Archange, dont le sang coulait encore - certes très faiblement, mais la douleur était encore là...
Il arracha l'ange noire aux mages puis attrapa la cruche de vin et lui renversa sur le visage.
Himura repris conscience...

"Himura, tu vas céder, je te le promets! Tu peux ne pas avoir voulu te rendre lorsque j'essayais de convaincre, mais je te garantis que je saurai te contraindre à la reddition!
Gardes!"

Des anges arrivèrent et placèrent des fers à Himura. Ceux-ci se composaient de menottes très lourdes qui reliaient les mains et les pieds de Natalya entre eux. Après quoi l'Archange la saisit par une aile et la traina sur quelques mètres. Il y avait de nombreuses... choses, couvertes de draps. Et aussi des dizianes de membres des peuples libres, pieds et poings liés, baillonés : amazones, villageois, de rares enfles, encore plus rares les drows. Aucun Ensis.

Ils étaient plus d'une centaine.

L'Archange fit avancer vingt des prisonnier derrière lesquelles se placèrent vingt anges au visage masqué par une cagoule de cuir cloutée. Chacun dégaina un couteau et la plaça sur la gorge de leur prisonniers, mis à genoux devant eux.

"Voilà comment les choses vont marcher, Himura. Je vais te demander de te rendre. Si tu refuses, un des prisonniers aura la gorge tranchée. Il y aura donc vingt demandes. Ensuite, si tu n'as toujours pas cédé, nous passerons à quelque chose de plus sérieux... Rends toi et tous les survivants auront la vie sauve.

Regarde bien le premier prisonnier dans les yeux avant de répondre!"


On amena un marin, un oeil caché derrière un bandeau. Mais son dernier oeil ne montrait que la détermination : lui était prêt à mourir pour la liberté. Un ange s'approcha et dit très fort :

"Himura, Reine de Nelendark, acceptes-tu de te rendre, d'offrir toutes tes possessions terrestres et pouvoirs royaux à Oromë, Incarnation de Dieu sur Terre?"

Lorsque la lame du poignard traversa et la main de l'Archange et la sienne, Natalya poussa un crie de douleur. Elle ne vit pas le coup venir et même si elle l'avait vu, sa fatigue ne lui aurait pas permit d'esquiver la main d'Oromë qui lui meurtrie la joue et la sonna.
Elle n'eut que le temps d'apercevoir le sol de ses yeux mi-clos qui s'éloignait avant de sombrer dans l'inconscience.

Lorsque l'Archange la jeta au sol une fois arrivé à son camp, la reine resta inerte dans la poussière tandis que des Mages s'occupaient d'elle.
Le vin que lui jeta au visage Oromë la réveilla. Elle ne résista pas, elle n'en avait pas la force, lorsqu'on lui mit des fers et lorsqu'il la traîna par une aile.
Elle resta à genoux la tête baissée une fois lâchée. Elle respirait avec difficulté et sa poitrine se soulevait aussi souvent que celle d'un homme souffrant d'une blessure mortelle. Son corps entier tremblait, ses cheveux emmêlés, souillés de vin et de poussière, lui cachaient le visage et ses ailes reposaient sur le sol en un amas de longues plumes meurtries.

Natalya redressa la tête et vit autour d'elle des draps recouvrant des choses qu'elle ne pouvait distinguer. Sa conscience, presque totalement revenue maintenant, analysa cela comme l'annonce prochaine d'une séance de torture. Sa respiration s'accéléra encore. Il semblait qu'elle soit soudainement prise de panique et elle promena ses yeux avec rapidité sur tout ce qui l'entourait. Les souvenirs terribles qu'Ismal lui avait rendus, la torture atroce qu'il lui avait fait subir, lui revinrent en tête et sa pupille disparue derrière un voile d'argent. Le temps, déjà couvert, se mit à changer avec une rapidité incroyable. De gros nuages noirs se formèrent et le vent le leva: une tempête semblait s'annoncer.
Elle se redressa et jeta un regard à la fois empli de terreur et de fureur à Oromë.

L'esprit confus de Natalya fut radicalement calmé lorsqu'elle vit qu'elle n'allait pas être torturée, du moins, physiquement. Il y avait des prisonniers vivants autour d'elle. On en amena une vingtaine devant elle et soudain la reine réalisa la terrible situation dans laquelle elle était mise. Un choix. Un choix inhumain...

Citation :

"Himura, Reine de Nelendark, acceptes-tu de te rendre, d'offrir toutes tes possessions terrestres et pouvoirs royaux à Oromë, Incarnation de Dieu sur Terre?"

Natalya écarquilla les yeux de terreur. Elle ne pouvait parler. Elle ne pouvait faire un tel choix. Abandonner son royaume, livrer tous les peuples à Oromë dans l'espoir qu'ils survivent ou résister jusqu'au bout à l'Archange, voir périr à chacun de ses refus un des prisonniers devant elle, laisser les peuples continuer la bataille dans l'espoir fou de vaincre.

L'Ange aux ailes noires se remit droite tremblant de tous ses membres. Elle resta à genoux, à la hauteur du premier prisonnier que l'on venait d'avancer. Ses yeux fixèrent ceux du marin. Il était prêt à mourir pour le royaume. La respiration de Natalya se calma un peu.

Ce choix pouvait paraître comme un choix personnel: Natalya, pour son honneur, ou peut-être par orgueil, pouvait refuser de céder ses pouvoirs à l'Archange et ne pas se soucier de la souffrance de son peuple.
Mais le choix qu'elle allait prendre n'était pas pour son intérêt personnel. Où était l'honneur dans une telle situation ? Quant à son orgueil, il n'existait pas en cet instant et elle aurait préféré mille fois mourir par la torture que de devoir faire en ce jour pareils choix. Elle n'arrivait pas à peser le pour et le contre. Elle ne savait pas quelle solution pouvait sauver son peuple.
A ce stade avancé de la guerre, les peuples libres étaient presque vaincus mais cela voulait-il dire qu'ils ne pouvaient plus prendre le dessus ?

Le regard du marin la décida.

- Je refuse.

L'Ange encagoulé égorgea l'homme. Natalya ferma les yeux devant la violence de l'acte mais les rouvrit aussitôt. Le marin baignait dans son sang et Natalya dans les larmes. Le tonnerre gronda et des bas nuages amassés dans le ciel, une vive lumière en dessina les contours aux mille boursouflures.
Certains prisonniers restèrent droits et fiers mais d'autres paniquèrent et émirent des gémissements. Leurs yeux ne cessaient de bouger et leur coeur était persuadé que leur tour allait arriver.

Un Elfe fut avancé et la question fatale fut reposée.
L'être sylvain ne bougeait pas. Les yeux fixés dans ceux de la reine, il crachait sur les Anges, il avait assez vécu sur ce monde, il avait vu assez de choses et ne souhaitait plus en voir.

La reine mit du temps à répondre à l'Ange.
Le regard empli de tristesse et de culpabilité, Natalya n'arrivait pas à ouvrir la bouche pour prononcer la sentence. Elle crispa ses yeux pour les débarrasser des larmes qui lui rendaient la vision floue et serra les dents de rage. L'Elfe eu alors un comportement qui la choqua: il lui sourit et ferma les yeux comme pour acquiescer.

- ... Je... Je refuse !

Natalya crut qu'on lui arrachait le coeur lorsqu'elle entendit la lame trancher le cou du guerrier elfique. Sa respiration s'était de nouveau accélérée. Ce qu'elle vivait était l'horreur. Dans un état corporel et mental défaillant, l'Ange déchue serra les poings.

Citation :

"Himura, Reine de Nelendark, acceptes-tu de te rendre, d'offrir toutes tes possessions terrestres et pouvoirs royaux à Oromë, Incarnation de Dieu sur Terre?"

Un homme qui tremblait de toute son âme fut avancé. Dans ses yeux paniqué, la peur indicible de la mort, la terrible envie de vivre, de revoir sa famille un jour mais surtout de ne pas finir comme les autres prisonniers avant lui qui baignaient dans leur sang près de lui.
Natalya le fixa. Lui, la suppliait de se rendre. Les yeux remplis de larmes il lui reprochait ses choix, son pouvoir de vie et de mort sur eux, son statu de reine, sa détestable race...Il tremblait comme un dément et son front était constellé de gouttelettes de sueurs froides.

Natalya ne pu soutenir son regard. Face à sa propre faiblesse, elle se sentit acculée et baissa la tête. Ses yeux fixèrent le sol et la respiration de l'homme la rendait folle.
Comment pouvait-elle les condamner tous ? Comment pouvait-elle ainsi donner la mort ? Elle qui refusait cette peine en son royaume. Elle qui luttait depuis le Vithil pour éviter les guerres, les massacres, les meurtres...Comment en était-elle arrivée là ?
Elle mit bien plus de temps à répondre. Elle ne savait plus que faire.
Quelle était la solution à tout cela ? Quel avenir allait-elle donner à Nelendark ?

Le tonnerre fit vibrer l'air et le vent soufflait maintenant comme on ne l'avait plus sentit depuis la guerre de Jade. Les éléments célestes semblaient préparer la réponse de l'Ange. L'air était lourd. Lourd à ne plus en respirer.
Proméus, en pleine bataille dans la forêt, leva la tête vers le ciel comme beaucoup d'autres combatants. La fin était proche, il le sentit comme on sent la colère monter en nous.

- Oromë

Natalya parla. Le visage sous ses cheveux d'ébènes collés par endroits sur ses joues, elle dit sans trembler:

- Jure. Je ne te donnerais mes pleins pouvoirs que si tu me jure de ne plus tuer aucun prisonnier de guerre. Jure de ne tuer aucun ancien dirigeant de Nelendark. Jure de soigner les peuples et de n'user d'aucune torture. Jure-le, devant Dieu.

L'Archange ne prit aucun plaisir à voir de premier corps se vider de leurs sang. Cela ne lui plaisait pas beaucoup, car c'était trop rapide... Il aurait voulu voir la reine résister encore un peu, pour pouvoir écarteler quelques autres êtres... En éventrer d'autres, plonger les membres de certains dans du plombs fondu... Il y avait tant de réjouissances encore. Mais non, comme Oromë le pensait, la reine céda rapidement... Enfin, à moitié.

Une promesse. Ne pas tuer d'autre prisonnier... Ne plus torturer. ça, il le pouvait. Mais soigner les peuples... Bah, c'était une notion après tout très subjective.

"Soit. Je jure de ne pas tuer d'autre prisonnier de guerre. Je jure de m'assurer qu'aucun peuple vivant dans ma lumière ne disparaitra, il n'y aura non plus aucune torture contre aucun de ceux qui me serviront fidèlement. Je rajoute que la guerre finira à l'instant même et que tous les prisonniers qui accepteront ton choix seront immédiatement libérés sans condition."

Oromë claqua des doigts. Apparut devant Natalya un parchemin. Dessus, il était noté :

"Moi, Natalya Himura, Reine légitime de Nelendark, je cède mon pouvoir sur mes terres et les peuples qui les habitent à Oromë, incarnation terrestre de Dieu, pour que celui-ci les ramène dans la lumière.

Par le présent traité, je m'engage à ne plus lui chercher querelle ni conflit, lui laisse plein pouvoir pour diriger le royaume.
Par la présente, Oromë s'engage à faire propspérer les races dans sa lumière, sans tuer ni torturés ses fidèles.

Ainsi soit-il, par ma dernière volonté en tant que Reine."

A côté, une plume dont le bout semblait emprunt d'encre.

Signe, Reine natalya. Reconnais ma suzeraineté sur tes terres et je serai clément."

Plantée sur ses robustes jambes, Narnia attendait que cette fois son ennemi vint à elle. Son sang ruisselait sur son corps et tombait sur la Terre pour ne faire plus qu’un avec elle. Un Séraphin s’approcha, l’air terrifiant, il avait rangé son arbalète dans son dos et sortit une épée,aussi grande que la jambe de La Sylve. La créature ailée dépassait Narnia de deux bonnes têtes et chacune de ses aile avait la corpulence de la Sylve. Son armure propre étincelait à la lumière, tandis que la peau brune de la Sylve était souillée de son propre sang plus que du sang de ses ennemis.
Mais voilà, la seule chose qui aurait fait pâlir le Séraphin s’il l’avait sut, était que son aura engloutissait littéralement celle de son ennemi. L’arme qu’utilisait Narnia était magique et sacrée, elle contenait tous les pouvoirs de la Terre que Narnia elle même ne pouvait pas contrôler parfaitement. Le cœur pur de Gaia y était mêlé…
Le Séraphin s’avança vers Narnia d’un air résolut. Elle n’était pour lui qu’un insecte. Il fit tournoyer sa lourde épée et l’abattit lourdement en direction du crâne de son ennemie. Sans ciller, Narnia contra ce qui fit vibrer l’épée dans les mains du Séraphin. Il comprit alors qu’il avait sous-estimer la force de son adversaire, et il enchaîna les attaques. Narnia sautait en tous sens, esquivait, roulait, paraît, hélas le Séraphin était aussi rapide que fort, et aussi souple qu’habile. Le sang de la Sylve ruisselait toujours plus abondamment autour des deux adversaires. Malgré la puissance de la créature ailée, Narnia réussit dans un ultime saut périlleux à lui enfoncer cruellement son arme dans le flanc à travers une faille de son armure. Surpris, le Séraphin se déchaîna contre Narnia qui ne put éviter un coup lui entaillant profondément le bas ventre. Assise sur ses talons, les bras enlaçant son ventre et le visage vers le sol, le Séraphin s’approcha levant son épée au-dessus de sa tête pour lui asséner le coup fatal :
-Meurt ! Retourne à cette Terre que tu chérit tant !

Soudain une voix profonde s’éleva une voix caverneuse et sourde qui semblait venir des profondeurs souterraines :

-Tu oublis une chose. Je SUIS la Terre !
Comme un écho, la Terre semblait répondre :
-Tu ne peux contraindre le pouvoir de la Terre car ce pouvoir est sien. Tu ne peux contraindre le pouvoir de la Terre. Tu ne peux. Tu ne peux et ne pourras jamais…

C’est alors que le corps de la Sylve se métamorphosa. Narnia se leva doucement, déplia ses jambes tout en subissant la transformation. La couleur sombre de sa peau devint aussi rugueuse que de l’écorce. Ses jambes se divisèrent en de nombreuse racines qui s’ancrèrent solidement dans le sol. Les bras en croix sur sa poitrine, elle les déplia soudainement, tout en levant la tête, pour les voir s’allonger et se diviser en de nombreuses lianes tranchantes. Son arme avait disparu, elle était en elle. Ses yeux n’étaient plus que deux sombres cavités où aucune lumière ne pouvait briller. Seuls ses cheveux blancs étaient semblables et flottaient légèrement dans le vent. La Sylve n’avait plus rien d’humain.
Le temps changea simultanément avec sa transformation, mais Narnia savait que cela était cause du désespoir de sa reine. Elle avait conscience tout au fond d’elle qu’ils allaient peut être tous mourir. Pourtant, la soif du sang l’avait envahie. Elle avait faim, le sang… seul le sang nourrissait ce corps étrange.
Elle leva les yeux vers le ciel et les rayons de la Lune caressèrent ses cheveux.

A présent, Narnia dépassait le Séraphin de plus de trois têtes. De sa hauteur, elle avait une vue entière sur le camp de bataille.
Elle regarda son ennemi étrangement, elle pencha la tête. Lui, était resté interdit devant le « prodige ». Mais, se ressaisissant, lui asséna un coup violent sur la hanche. Son épée resta plantée dans le corps étrange et il ne put la retirer. Alors Narnia en prit possession et la multiplia. Désormais, elle brandissait, avec huit de ses nombreuses lianes, quatre épées semblables de chaque côtés de son corps.
Le Séraphin ébahit, commençait à se demander si son Dieu était vraiment unique.
C’est alors que des racines commencèrent à s’insinuer dans son armure, et à s’enrouler autour de ses jambes, ses hanches, sa poitrine. Il voulut s’en défaire, alors il sentit ses jambes s’enfoncer profondément dans le sol. Ses pieds se brisèrent, puis ses chevilles. L’étau, de plus en plus puissant l’empêchait de respirer correctement et il s’asphyxiait en paniquant.
Toujours sans prononcer aucune paroles, la Sylve le regardait se débattre inutilement. Les racines enserraient à présent son cou et sa tête. Elles commencèrent à entrer par les orifices de son corps pour aller visiter l’intérieur de celui-ci. Le Séraphin hurlait à la mort.
Narnia alors joua avec ses tripes, elle enserra son estomac, perfora son foie, et s’amusa à disloquer ses vertèbres une par une par l’intérieur, en donna de légers coups, à gauche puis à droite. Elle semblait rire lorsqu’elle fit exploser sa vessie d’une vulgaire pichenette. Elle était en extase en remontant dans ses entrailles en visitant l’intestin grêle puis le gros intestin en le griffant de l’intérieur grâce à la pointe de sa racine. Elle sépara ensuite l’estomac des intestins en tirant l’un vers le haut et les autres vers le bas. Elle réduisit ainsi l’intérieur du corps du pauvre Ange en une espèce de bouillie infâme, mêlant l’acide de l’estomac à la puanteur de ses défections en utilisant comme liant son sang. Elle finie par l’achever en allant visiter son cervelet en passant par le nez, elle le compressa pour le faire exploser. Elle aspira ensuite le sang intact que contenait le cœur qu’elle avait laisser intact. Elle relâcha le corps qui tomba vers l’arrière, les jambes toujours plantées dans le sol, la bouillie infâme s’écoulant du nez, des oreilles et de la bouche.
D’autres ennemis l’avaient alors encerclée, témoins de la torture de leur compagnon, alertés par ses cris inhumains.
Une fente étrange s’ouvrit dans son visage, tel un rictus de joie perverse. Elle décapita alors à tout va, entraînant par ci par là un corps qu’elle vidait de son sang avant de l’éjecter. Rien ne semblait l’arrêter, elle avait faim tout simplement, elle n’était plus qu’une machine à tuer, sans aucune conscience, faisant simplement la distinction entre l’odeur du sang d’un être de la forêt et celle des Anges.

La mort prit un visage végétal…

Natalya releva la tête et lu sur le parchemin le pacte qu'elle allait signer. Car oui elle allait le signer: c'était la fin et il était inutile de se leurrer d'avantage.

La reine se leva doucement comme pour éviter de tomber. Dans sa main droite, elle tenait la plume qui était apparue avec le parchemin. Elle plongea ses yeux dans ceux de l'Archange durant près de trois secondes puis ramena son regard d'argent sur le pacte. Elle approcha la plume du bas de ce dernier. Sa main tremblait, hésitait...
L'Ange était indifférente à la perte de pouvoir: elle ne l'avait jamais voulu. Ce qu'elle craignait, c'était le devenir des êtres qui lui étaient chers. La vie des peuples devait être conservée. Ses amis proches devaient survivre.

Citation :

Oromë s'engage à faire prospérer les races dans sa lumière, sans tuer ni torturer ses fidèles.

Bien sûr cela était évident. Mais ce n'était pas là ce qu'elle voulait comme garantie... Elle voulait avoir la parole de l'Archange de ne tuer ni torturer ses fidèles, certes, mais surtout ceux qui allaient résister jusqu'au bout et qui allaient être certainement emprisonnés. Car même sous ses ordres, Natalya doutait que des gens comme Proméus, Valéria, Narnia ou encore Liane, ne se rendent...

- Je signerais une fois ceci d'écrit : Oromë s'engage à faire prospérer les races dans sa lumière, sans tuer ni torturer ses fidèles ainsi que ceux qui ne souhaiterons pas se plier à sa foi.

L'Archange regarda Natalya avec calme...

"Crois-tu qu'un Dieu puisse accepter qu'on adore des idoles sur ses terres, Je ne peux garantir la vie à ceux qui refusent de m'adorer, cela ne se peut. Je ne fais pas cela par orgueil, mais pour les sauver d'eux même. Car ceux qui refusent de croire en moi, ceux qui vouent un culte aux idôles iront en Enfer. Une éternité de souffrance dans les chaudrons de Lucifer, voilà ce que j'essaye de leur éviter.

En tuant ceux qui demeurent dans l'hérésie, je sauve leur âme. Ne crois pas que cela m'amuse. Ne crois pas que cela me plait. Je déteste tuer, je déteste faire souffrir. Mais si cela est nécessaire pour sauver des âmes, alors je suis prêt à m'y sacrifier...

Il n'est pas la peine de continuer ainsi, reine Himura. Tu le sais au fond de toi-même, la résistance maintenant n'est qu'une promesse de sang et de larmes. Seule la paix peut assurer un avenir aux races de ce monde. Et la paix pase par ta reddition..."

L'Archange était peut-être fou, mais d'une folie raisonnée. Il savait alterné force, pitié; persuasion et conviction.

Et en soit il ne mentait pas : si il n'y avait pas de reddition, Oromë écraserait tout le monde...

Pendant ce temps, Aldarion et Elendir combattaient rageusement à l'orée de la forêt. L'Elfe fut envoyé contre un arbre par le compagnon de l'humain. Le lycan était colossale et Aldarion ne l'avait pas vu venir sur son flanc. L'écorce de l'arbre creusée et calcinée retint un instant l'Elfe avant qu'il ne tombe au sol.
Elendir frappa de son marteau pour éloigner d'autres Elfes venus au secours de l'ami de la reine. Il furent tous projetés en arrière et retombèrent lourdement sur le sol morts ou grièvement blessés.

Aldarion profita que le maître était occupé pour riposter contre Slike. La créature était rapide mais l'Elfe était agile et plus fort que d'habitude. Malgré sa fatigue et sa blessure qui ne cessait de saigner, il empêcha le lycan de revenir à la charge en dressant un mur de flammes devant lui.
D'un coup de poing il abattit un arbre de taille moyenne et s'en servit pour traverser les flammes et sauter sur l'énorme loup.
Il réussit à le blesser de son épée mais bien vite il se prit un coup de griffe à la jambe. Un second coup d'épée entailla alors le corps du lycan.

Réussissant à esquiver une nouvelle attaque, Aldarion assena un coup de pied dans la mâchoire canine pour éloigner le lycan de lui. Aladrion fit face à Elendir qui en avait fini avec ses assaillants. Il regarda le sang sur son épée et sourit d'un air mauvais à l'alchimiste.

- Ton chien...

L'Elfe s'élança une nouvelle fois sur Elendir.

- Je l'enterrais avec toi !

Aldarion n'atteignit pas l'alchimiste et se retrouva projeté contre un arbuste qui se brisa sous le choc. Les bras et le dos contusionnés, il se releva toutefois avec rage.
Soudain le temps changea. Le vent s'était mit à souffler avec violence et le ciel déjà noir c'était encore assombris de nuages ténébreux. Aladrion leva la tête une seconde pour observer l'évènement puis revint sur l'alchimiste. Il devait faire vite, Natalya était en difficulté !

Natalya serra les dents et de ses yeux empli de colère et de douleur glissèrent des larmes. Elle approcha encore sa main du parchemin.

- Non ! Ne faites pas ça !

Un prisonnier elfique venait de crier. Un autre secouait la tête en signe de désapprobation et plusieurs gémissaient. La reine fut parcourue d'un horrible frisson. Ses mains étaient glacées et son coeur ne savait plus que faire. Elle hésita puis fixa dans les yeux chaque prisonnier un à un. Elle n'avait aucune confiance en Oromë mais maintenant elle ne pouvait plus faire autrement. L'Archange avait réussit à la coincer.
Il ne restait à l'Ange noire qu'une seule chance de sauver son peuple...

La main tremblante et la respiration haletante, Natalya posa le bout de la plume encrée sur le parchemin et commença à écrire. Elle traça chaque lettre de son prénom avec difficulté de sa main blessée puis termina en ajoutant derrière le "H" d'Himura, car oui, elle signait du prénom que lui avaient donnés les Halturens mais n'écrivait jamais en entier son nom.
Natalya lâcha la plume qui tomba au sol en voletant. Son règne venait de s'achever sur une amère défaite.

Partagée entre la haine pure, la culpabilité, la souffrance et la fatigue, Natalya faillit se laisser tomber à genoux mais sa volonté motivée par sa raison la fit rester debout. Elle avait les cheveux en bataille dissimulant en partie ses yeux lumineux et ses formes. Sa tunique, souillée du sang des siens, du sang d'Aldarion et même de son propre sang, lui collait la peau. Elle était transit et ses lourdes chaînes commençaient à la faire paniquer intérieurement: comme un oiseau sauvage en cage, elle commençait à manquer d'air.

- Et maintenant...Que compte-tu faire de moi ? demanda-t-elle à Oromë les dents serrées.

Oromë regarda le Reine signer. Il n'osait bouger de peur de la faire arrêter. Lorsqu'elle eut fini, un ange lui retira le texte.

"Que vais-je faire de toi? Je ne sais pas encore. Dois-je te considérer comme un danger pour mon hégémonie et t'éliminer? Ou dois-je te considérer comme les autres prisonniers et te laisser la vie?
J'y réfléchirai..."

L'ange lui passa le parchemin. Les yeux de l'Archange brillèrent de folie lorsqu'il lu que désormais, il dirigeait Nelendark.

"Qu'on fasse retirer l'armée à l'orée de la forêt, qu'on clame haut et fort la reddition de la Reine. Tout ceux qui sont prêt à se rendre à ma lumière doivent quitter les bois maintenant. Ils pourront le faire en guerriers honorables, les armes à la main. Mais ceux qui resteront dans la forêt seront châtiés."

L'Archange regarda ses anges et les prisonniers. Il avait envie de sacrifier tous ces elfes, ces hommes à se grandeur... Il ouvrit les bras et les leva légèrement vers le ciel :
"Et maintenant, qui osera dire que je ne suis pas Dieu? Je dirige le Monde, les anges me servent, les peuples m'adorent, j'ai tous les pouvoirs de l'Unique! Je suis Dieu!"

- Non tu ne l'es pas.

La voix de Natalya figea l'air. Les prisonniers se recroquevillèrent sur eux-même craignant pour la vie de leur reine maintenant vaincue et les Anges à la solde d'Oromë se tendirent en attendant la réaction de leur chef.

- Tu peux faire ce que tu veux de moi, j'ai signé sans prêter attention à mon devenir propre et tu es le maître de Nelendark: tu as le droit de vie ou de mort sur moi. Mais, si tu imagine posséder le monde, si tu espère un seul instant que tu es à la hauteur d'un dieu, tu te trompe. Tu as peut-être l'apparence d'un immortel tout puissant mais tu ne l'es pas.
Nul n'équivaut aux divinités, et encore moins toi, Oromë.

Elle était là, droite et fière malgré son état physique et sa situation. Elle fixait Oromë dans les yeux prête à recevoir n'importe quel coup. Le vent sifflait et les nuages noirs se massaient en grondant mais aucune pluie ne tombait comme si les gouttes translucides attendaient que l'air lourd de menace n'éclate.

- Tu n'es qu'un Archange roi d'un bout de terre.

L'Archange s'approcha de le Reine. Il leva la main pour la gifler, mais se retint. Il sourit. D'un sourire que peut-être il voulut paternel, mais qui en réalité était celui d'un carnassier.

"Je suis Dieu. En fait, peu importe la part de terre en ce moment sous mon contrôle. Aujourd'hui, je n'ai fait que donner la preuve de ma puissance.
Regarde moi, j'ai tout les pouvoirs surnaturels de Dieu, Or seul Dieu peut avoir de tels pouvoirs. Regarde, l'eau en vin!"

Oromë toucha l'eau d'un bassin - qui au vues des dispositifs le surplombant devait à la base servir à noyer d'autres prisonniers si les tortures avaient du duere. Et l'eau devint du vin.

"Je peut rendre la vie au mort. Regarde, vois l'acte de générosité d'un Dieu!"

Les yeux d'Oromë virèrent au blan, ses bras légèrement écartés du ciel laissèrent voir une légère lueur qui se concentra un sphère de lumière dans les paumes de l'être divin. Puis la lumière vola jusqu'au marin égorgé. La blessure se referma et le marin prit une bouffée d'air, affollé par son dernier souvenir de vivant.

"Je peux tout. Déclencher des tempêtes (le ciel déjà obscur au dessus d'eux se zébra d'un éclair), ravager des terres entières, transformer les impis en statues de sel!"

Alors le marin qui s'était redressé, la main à la gorge, comprenant à peine ce qu'il lui arivait hurla de douleur et muta. Bientôt, il ne fut plus qu'une colonne difforme de sel gris.

"Dis moi, déchue Himura, qu'est-ce qui peut encore te faire croire que je ne suis pas Dieu?"

Natalya s'apprêta à recevoir la main d'Oromë sur le visage et crispa les yeux. Mais rien. L'Archange préféra lui prouver qu'il était divin, qu'il était Dieu...
Lorsqu'il changea l'eau en vin, Natalya fut nullement impressionnée. Ismal, son amant d'antan, transformait déjà l'eau en vin. D'ailleurs ce dernier en était fier et il réalisait ce "miracle" assez régulièrement jusqu'à sa chute.
Lorsqu'il rendit la vie au marin égorgé, Natalya étouffa un cri. Comment cela était-il possible ? Oromë avait réellement obtenu un pouvoir immense ! Il était capable de rendre la vie ! Choquée, l'Ange déchue leva la tête vers le ciel prêt à se déchaîner sur un simple ordre de l'Archange puis elle ramena ses yeux sur le marin qui se transforma une monstrueuse colonne de sel. A jamais le visage déformé par la douleur du marin lui resterait en mémoire.

- Je...

Natalya resta muette jusqu'à ce qu'Oromë s'adresse de nouveau à elle. Le regard méprisant, elle se rapprocha de l'Archange et le dévisagea emplie de haine. Les cheveux en bataille, la respiration haletante, l'Ange aux ailes noires pesta de toute sa colère:

- Tu possède un pouvoir prodigieux: tu peux donner la mort, rendre la vie, déchaîner les éléments, transformer les matières mais jamais, non jamais, tu ne pourra créer à partir de l'argile comme le Tout Puissant !!
A cette matière sacrée, tu ne pourra jamais donner la vie !!
Tu n'es pas Dieu !!
Tu ne le sera JAMAIS !!

Oromë cessa soudain de sourire. Créer la vie. A partir de la glaise... Comme le dit le Livre. Si, il pouvait le faire. Il devait le faire. il est Dieu!

Oromë invoqua pour extraire hors du sol une masse informe de glaise. Puis il regarda la terre extraite.

"Le Premier jour, fut Ma Parole, et je fis la Terre. Les suivant, j'ai créé la vie des plantes et des animaux, le soleil, le ciel et la mer. Le Sixième jour, je pris la glaise en fit l'Homme."

Oromë leva les mains.

"De la glaise je fais l'Être, mon Oeuvre. Soit homme, et vis!"

La glaise bougea, commença à se mouler en forme, des bras apparurent, des jambes, mais cela ne prit pas une forme humaine... C'était difforme. Ce qui servait de bouche s'ouvrit pour pousser un cri affreux de douleur. Un ange, frappé par temps d'hérésie, dégaina son épée et fendit le crâne de terre, mettant fin à cette vie abominable.

Tous regardaient l'Archange en solence. Celui ne bougeait pas, ne parlait pas. Ses yeux étaient fixe, perdus.






En lui, la lutte avait repris...le Bien se relançait à l'assaut du Mal avec une vigueur nouvelle, et dans son esprit, Oromë se retrouva face à la créature... Ce Dragon-hydre, monstueux, si puissant et pourtant si faible...
Une faille s'était faite dans les défenses psychiques dont le Maître de la Colère entourait la partie scène de l'esprit d'Oromë et l'Archange de nouveau était prêt au combat.

"Tu as perdu, Maître de la Colère. Tu n'es pas Dieu, tu ne le seras jamais. Et je ne serai plus ton pantin.
-Tu ne l'es pas Oromë."

L'Archange eut un geste pour couper court aux discussion et tira son glaive.

"Invoque ton héros, créature, cette fois-ci, je vaincrai!"

Devant cet Oromë specrtal, vêtu de son armure dorée, portant le Glaive sacré et pourvu de tous les attributs du Bien : l'auréole d'or, l'aura le Lumière et le regard plein de bonté apparut un autre Archange du Combat, vêtu d'une armure noire, hérissée de pointes, une hache bicéphale tenue à deux mains, portant des cornes sous son auréole grise, les yeux injectés de sang et l'aura vibrant d'une haine démoniaque.

L'Archange fixa le Démon dans les yeux...

"Cela se règlera comme toujours. L'arme au poing."

L'autre ne répondit rien, mais dressa sa hache et chargea. Oromê savait que ce lui démoniaque avait gagné des dizaines de fois auparavant ce combat. Mais là, il avait décidé de ne pas faire "semblant".
Il ne chercha pas à faire un coup de maître. Il passa sous la hache avant que celle-ci ne s'abbate. Pris de court, le démon ne put rien faire. Les deux mètres de lame le traversèrent de part en part. Il périt dans la seconde.






Dans le camp des anges, il y eut une explosion de lumière. Et soudain ce fut la stupeur. Deux oromë se faisaient face. L'un ressemblait à celui que tous connaissaient. Mais son visage était différent. On n'y voyait plus de haine, plus de folie, mais une grande sagesse, une puissance incroyable, une noblesse d'âme profonde. L'autre portait une armure noire, la peau presque grise, les cheveux blancs, les yeux injectés de sang. Ses mains portaient une large hache bicéphale représentant un grand dragon dont les ailes déployées formaient les lames.

"Tu as perdu, créature. Il est temps de retourner dans les limbes de la mémoire.
-Oh que non, Oromë, tu n'as pas réussi à me vaincre, tu as séparé ton être en deux. Et je garde cette moitié pour moi, et j'emmène ça avec moi!"

L'être attrapa Himura par le coup, devint flou et disparut.

La silence était imposant. Oromë releva légèrement la tête... et sourit.

[HRP/--> L'océan de brume/HRP]

HRP : j'aurais du poster ça y'a quelques jours, désolé, j'avais oublié /HRP

La bataille faisait rage dans la forêt. Battus mais pas encore vaincus, les peuples libres résistaient pied à pied face aux anges et si leurs pertes étaient énormes, celles des anges grimpaient de plus en plus.

Les Séraphins rendus presque fous par la mort de deux d'entre eux avaient plongés dans la massa des guerriers ennemis, taillant sans maîtrise ni stratégie, seulement pour faire mal. Les anges avaient augmenter la pression pour les rejoindre, ce qu'ils firent bientôt. Il devenait clair qu'il suffisait désormais d'un dernier coup fort pour briser définitivement toute résistance organisée.

A ce moment, les yeux des anges devienrent lumineux, pure lumière blanche. Ce ne fut qu'un instant et incroyablement, tous ceux qui auraient du être touchés à ce moment ne firent pas blessés. Ce qui suivi sembla incroyable. Les anges s'envolèrent soudain, quittant la forêt. Ne comprenant pas, beaucoup avaient voulu leur décocher des flèches, mais beaucoup virent alors la pointe de leur flèche tomber, leur corde casser, leur projectile être dévié par le vent et se loger dans un arbre... Les anges semblaient inatteignables dans leur retraite.

Au sol, les Paladins et les chevaliers, rares survivants des troupes humaines comprirent qu'il valait mieut repartir et s'en allèrent au galop, emmenant parfois avec eux des anges blessés aux ailes qui ne pouvaient plus s'envoler.

Le Champ de bataille resta un moment presque silencieux, uniquement occupé par les cris des blessés et des mourrants... Puis les cris de joie montèrent : les anges avaient fuit! La bataille, au moins pour aujourd'hui était finie, le désastre n'avait pas eu lieu.

Aldarion sentit qu'il ne pouvait plus du tout respirer. Elendir s'était jeté sur lui et l'Elfe avait malheureusement perdu son épée qui s'était plantée dans un arbuste voisin. Ses rameaux et ses feuilles tachées de sangs s'étaient immédiatement enflammés. Le guerrier elfique n'avait pas eu le temps de réagir: l'alchimiste lui avait empoigné le cou de ses puissantes mains et, maintenant tous les deux à terre, ils luttaient à mains nues chacun pour sa survie mais surtout pour anéantir l'autre...
Aldarion ne réussissait pas à se dégager de l'étreinte de son ennemi. Son apparence à demi humaine disparue lentement: il n'avait plus l'épée de son père, ses pouvoirs ne lui appartenaient plus.

- Arh ! La...Lâche-moi !

L'Elfe avait beau se débattre, contracter les muscles de son cou et frapper Elendir, il sentait que ses voies respiratoires étaient fermées par ses mains. Etouffé, il sentait son coeur ralentir: lui qui avait pourtant battu comme jamais quelques minutes auparavant allait le laisser bientôt seul avec sa mort...
Dans une tentative désespérée, Aldarion réussit à dégager une de ses mains et à frapper Elendir au visage de toutes ses maigres forces du moment. Il sentit l'étau de son cou se desserrer et en profita pour déséquilibrer l'alchimiste sûrement sonné et le faire tomber sur le côté afin de se dégager.
Aldarion aurait voulu se relever aussitôt, frapper jusqu'à la mort cet humain si tempétueux et arrogant mais il ne pouvait plus faire autre chose que respirer comme il le pouvait pour reprendre son souffle perdu.
Allongé sur le dos, il se tourna vers Elendir pour se préparer à une nouvelle attaque. Cette fois, il doutait qu'il s'en sortirait.
Il jeta un regard rapide vers son épée et se releva brusquement pour se précipiter en titubant vers elle: c'était son ultime chance de vaincre cet ennemi maudit...

Au moment où ses doigts s'enroulaient autour de la poignée brûlante, il vit une dizaine d'Anges s'envoler en même temps autour d'eux. Il enleva la lame de l'arbuste noircit et se tourna pour voir des Elfes crier de joie.
Les Anges étaient donc partit ? Ils avaient abandonné les combats !?
Ses yeux se tournèrent vers l'alchimiste. Lui aussi devait se rendre compte de cet étrange comportement des Anges...La clameur des peuples retentit dans toute la forêt. Cela n'était pas une simple halte ! Les Anges partaient réellement cette fois !
Des Elfes arrivèrent près d'Aldarion et certains encochèrent des flèches et pointèrent leurs arcs sur Slike.

- Non !

La main en avant, Aldarion les empêcha de tuer le lycan déjà blessé.

- Attendez...

L'Elfe s'approcha d'Elendir qui était maintenant encerclé d'êtres sylvains, de deux Drows et trois hommes de Liane. Il passa sa main sur son cou meurtri et grimaça avant de pointer son épée vers l'alchimiste.

- ...Avoues-toi vaincu...Les tiens t'ont abandonné. Tu es...arg...

Aldarion serra sa main sur son épée et son autre vint tenir son flanc sanglant. L'horrible blessure de Kendra s'était depuis longtemps rouverte mais cette fois, il sentait qu'elle le dévorait. Il fléchit et planta son épée dans le sol pour s'appuyer dessus. Deux Elfes le rattrapèrent avant qu'il ne tombe. Le front couvert de sueurs, Aldarion releva la tête et sourit avec ironie à Elendir:

-...tu...Tu vois...Toi, ce...cette guerre et Kendra aurez peut-être précipité ma mort mais...tu es seul désormais et nous...nous sommes libres...

Sur la machine à tuer que l'ancien Oromë avait créé, Leïla s'était amusée.
En effet, elle avait contrôlé le dragon afin qu'il tue tous les elfes du village mais qu'il garde les enfants intact. Avec la puissance du dragon elle était invincible et elle s'était amusée à torturer le plus longtemps possible les habitants de la forêt.
Particulièrement avec les enfants. Elle fonçait dessus avec une vitesse prodigieuse en sautant du dos de la créature pour arracher les nouveaux nés du sein de leur mère. Elle remontait ensuite sur son perchoir et plongeait ses dents immaculées dans le cou fragile des petits êtres. Elle prit ainsi un malin plaisir à torturer les habitants.
Mais pendant sa longue tuerie elle avait complètement oublié la notion de temps et avait fait durer le plus possible la souffrance de ses victimes, enivrée par la puissance destructrice du dragon. Elle avait complètement oublié le caractère stratégique de sa mission et ne songeait qu'à exterminer.

Une fois le village consumé, elle se dirigea vers le champ de bataille.
Elle ne vit que des multitudes de plumes blanches qui s'envolèrent. Elle atterrit sur le sol, abandonnant le dragon, voulant faire goûter sa lame à ses ennemis. Les yeux rouges, elle était couverte du sang des enfants. Sa male était aussi rouge que ses yeux et les flammes semblaient plus puissantes que jamais.
Elle était ainsi, seule au milieu du champ de bataille, Archange de la Justice prit d'une rage de tuer.
Ne se rendant même pas compte qu'elle était seule, elle se mit à attaquer toutes les créatures de la forêt qu'elle rencontrait. N'ayant pas subit la fatigue de la bataille, elle tranchait les têtes et répandait des tripes partout autour d'elle.
Cependant, très vite elle fut encerclée, un Ensis s'approcha d'elle:
-Ne vois-tu pas que tu es seule! Nous allons te tuer créature infernale!

Leïla regarda autour d'elle, elle comprit alors que les Anges s'étaient retirés. Elle était seule, en effet. Ses ennemis commencèrent à resserrer le cercle autour d'elle.
Elle comprit qu'il n'y avait plus rien à faire:
-Créature infernale?Tu ne crois pas si bien dire!

Soudain, se fut comme si elle avait poussé quelque chose: un cadavre tomba aux pieds de l'Ensis. Une Archange d'une beauté extraordinaire, son visage était doux, ses yeux bruns clairs et une chevelure d'or soyeuse. Elle était assez petite avec une silhouette fine et avantageuse. Ses ailes étaient immaculées, elle était recouverte simplement d'une robe blanche qui cachait avec pudeur sa gorge et ses chevilles. Elle tomba ainsi aux pieds de l'Ensis tel un pantin. Il eut le temps de voir passer sur son visage la joie de la délivrance.
-Je n'ai plus besoin de ça!

"Leïla Kalomus" étaient devenue une démone vulgaire à la peau rouge, aux cheveux noirs comme l'ébène, qui ne brillaient pas mais semblaient absorber toute lumière. Elle ne portait qu'un maigre voile de tissus pour cacher son intimité. Sa gorge était découverte, et un rictus de mépris laissait voir des dents acérées. Elle avait des ailles de chauve souris, noires comme ses cheveux. Ses yeux paraissaient enflammés et deux cornes saillaient de son fronts.

Elle s'accroupit et s'élança vers le ciel en criant telle une harpie sinistre.